Vélo Couché
Récit du Paris Brest Paris C’est pas du gâteau ! Le fameux gâteau en forme de roue de bicyclette a été créé pour la célèbre course cycliste Paris-Brest-Paris, mais les coureurs n’ont souvent pas le temps de le savourer.
Récit de la course d’Alain B sur son vélo couché :
Cette randonnée mythique de 1230km est devenue une référence ‘’cyclo’’ pour des hommes et des femmes venus du monde entier, ayant l’envie de se surpasser. Durant l’hiver, la très bonne préparation est primordiale : 4 brevets qualificatifs obligatoires, de 200, 300, 400 et 600km, auxquels j’ai ajouté une épreuve de 24h où je devais parcourir 508km et de nombreuses sorties au delà des 200km et aussi la construction d’un vélo couché spécifique, plus confortable (malheureusement un tout petit peu moins performant) et avec les équipements qui vont bien : 3 sacoches, et, surtout la lumière alimentée par une dynamo intégrée au moyeu de roue…500g de plus pour la balance mais ce type d’alimentation permet d’avoir un phare assez puissant et limite les risques de panne.
Ce PBP a été une formidable découverte mais il m’a fallu puiser dans le plus profond de moi pour terminer ! Même si je n’avais pas d’inquiétude sur le plan physique (musculaire) avec une bonne prépa, comment allais-je supporter l’absence de traitement médical, pris depuis mon accident en 2007. Mon médoc, qui apaise les douleurs du bassin …et me fait dormir n’est pas très approprié pour rester bien éveillé. Je prévois donc d’en emporter au cas où la douleur serait trop forte mais décide de m’en passer …..Si je peux tenir, sans.
Je partirais en 84h00 le lundi matin, en profitant au maximum de la nuit du dimanche au lundi. Mireille et Raymond, mes compagnons de trajet (voiture), partant le dimanche après midi, à 17h00 (1 nuit de plus sur le bent). Tout est bien prêt le dimanche soir, un peu plus de 4kg dans les sacoches, ravitaillement, 1 tenue complète emballée étanche, tenue pluie, appareil photo, téléphone, outils indispensables comme une clé à rayon ou le dérive chaine, frontale. Au camping, il ne reste plus grand monde pour les départs du lundi.
Réveil à 4h00, copieux petit déjeuner et direction le gymnase. De nombreux lapins occupent la route dans la base de loisirs (que je dois traverser pour me rendre au départ), ces corniauds ne se sortent pas du milieu !!!C’est moins dangereux que des voitures …mais bon… cool …pas de gamelle sur ce coup là (j’en prendrais suffisamment …..Plus tard). Je retrouve les visages connus sur la ligne… Marcel, Malric, Serge , Jean Lou et Flo, rencontrés sur les 24 heures de Sault et la semaine au Ventoux. Une bonne soixantaine’’ de vélos spéciaux ‘’ mais bien moins qu’au départ de 17h00, la veille.
4h45, ça démarre à ‘’donf’’ derrière les motos( elles ouvrent 15 bornes pour sortir de la grande couronne parisienne). Je suis mes collègues jusqu’au petit jour, mais la moyenne est impressionnante (32km/h sur les 2 premières heures). Je me recale dans un rythme plus tranquille…nous ne sommes pas aux 24h00 !!!
Km140, peu après Mortagne-au-Perche, vers 10h, premier orage d’une longue série. Pointage à Villaines-la-Juhel accompagné d’un sandwich. Je grelotte, remplissage des bidons difficile, je dois demander à un passant de me les revisser. Je repars sans attendre…il me faut bien 15 bornes pour ne plus claquer des dents !!! Retour de Jean Lou + Flo et Marcel …je m’accroche mais pas bien longtemps, il me manque 1 à 2 km/h dans les bosses ; je fais l’élastique et de peur que ça pète, je laisse partir ….la route va être longue. La seule belle éclaircie du jour, ce sera avant Fougères, j’en profite pour une pause, interpellé et accueilli par une famille à Lavaré…chocolat au lait et de délicieuses pâtisseries maison dont des madeleines aux éclats de rhubarbe confite. Promis, je m’arrêterais au retour, si le stand est ouvert. C’est surprenant mais, vraiment, l’accueil des Bretons sera formidable tout le parcours. Nouvel orage avant Fougères, une dizaine de centimètres d’eau dévalent dans les rues ; je demande des palmes aux spectateurs, pour continuer !!!Le bent est déjà lourd, s’il faut, en plus, trimballer des flotteurs !!! Nouveau départ en compagnie du Dodo (nom du vélo couché tandem de Jean Lou et Flo) pour la sortie de Fougères.
La nuit tombe tout comme cette satanée flotte à mon arrivée sur Tinténiac. pointage et cantine pour tenter d’avaler un peu de chaud, ça passe difficilement mais faut se forcer…ce qui est très rare chez le Gruig (mon pseudo sur le forum du vélo couché) !!!. Je repars alors que les premiers coursiers sont déjà là pour le retour !!! (il font le parcours en moins de 50h00). Apres 5 km, gros coup de barre. J’ai du mal à garder les yeux ouverts. Impossible de tenir …il en reste, encore 80 jusqu’à Loudéac, même si la pluie s’est calmée. Je me traine pour atteindre Becherel. 2 spectateurs sur le bord de la rue alors que la soirée est bien avancée. Je m’arrête et demande un lieu pour m’abriter un peu, pour un petit somme…moue de mon interlocuteur qui me propose aussitôt sa maison juste à coté. Un peu gêné, je ne voudrais déranger. Devant leur insistance, je ne peux refuser. Un thé, douche chaude, 1heure de dodo dans le clic clac, un nouveau thé et un petit moment de discutions avec Yvon et sa fille. Il a même pris le temps de passer toute ma tenue au sèche-linge. Certains ne l’auraient pas fait dans la famille !!!!(Quand je vous dis que ces bretons sont formidables) Je repars, revigoré et sec en n’oubliant pas une bonne poignée de mains et en laissant mon adresse mail pour un contact ultérieur. J’en ai les larmes aux yeux en traversant Becherel.
Je roule bien, seul, mais à Médréac, nouvelle rincée sur quelques km, pas de tonnerre ni d’éclairs mais la flotte est accompagnée de grénisse. A Saint-Méen , 3 VD (vélo droit…ou classique si vous préférez) m’accompagnent. A Illifaut, alors que je m’écarte pour des VD arrivant en face, gamelle sur un ralentisseur plastique rouge. Pas de bobo apparent sauf le bout des doits qui ont frappé le sol. Les 3 vd m’attendent alors que les autres ont tiré la route. Décidément, nous ne sommes pas dans le même monde (avec les fadas du chrono) !!!! un nouvel orage se profile, je commence à lâcher prise avec les Vd , écœuré par tant de flotte. Dans une descente, je manque charger un chien de chasse (bleu de Gascogne), certainement apeuré par l’orage et parti en vadrouille.
La Chèze, plus qu’une dizaine de bornes, pour Loudéac. Je tente de m’accrocher à de nouveaux VD mais les gambettes sont faibles. Il ne pleut plus vers 4h40, je pointe et repart aussitôt vers le campement Afb ( assos française des vélos couchés) dont j’ai vu la banderole au passage, 500m plus tot. Un bon ¼ d’heure pour trouver le n° 46, alors que je suis passé devant dans l’impasse. Heureusement, je vois le Quest ( vélomobile caréné) briller dans la nuit. Petit grignotage et Jean Pierre (bénévole de l’AFB et qui n’a pas voulu participer cette année au PBP) me conduis à la tente pour une bonne heure de sommeil. Le froid me transperce, je me dévêtis et me love dans une couverture. Réveil avant l’appel de J-P, tenue sèche sortie de la sacoche. Je découvre mon portable noyé donc naze…un peu les boules, pas que je sois accro mais pour rouler seul, ça peut être utile. Café, tartines et je ré enfourche pour la boucle sur Brest.
Il est 7h00, le temps est couvert mais ça parait déjà mieux qu’hier. Genoux et chevilles font ressentir les premières douleurs mais les jambes tournent. Je dépasse maintenant des VD et quelques couchés partis dimanche. Les routes sont très étroites, de petites départementales, sinueuses et très arborées. Le revêtement est moyen mais les petits villages bien fleuris le font oublier.
Cantine à Carhaix sur le coup de midi, reparti avant 13h00. Je croise Malric puis à nouveau seul sur la boucle par Huelgoat, au milieu de forets domaniales, avant la nationale et la longue montée vers le roc Trévezel . Du sommet, je devine la pointe de la Bretagne mais la visibilité est quand même très moyenne. Arrêt pour enfiler un coupe vent. Mireille arrive dans l’autre sens. Un petit coucou, elle continue, je me lance aussitôt dans la descente. Il y a beaucoup de monde en face….Bandicot, Marcel, Sillicomollet…. Peu de vent, légèrement en face jusqu’à Brest. Photo sur le pont à la sortie de Plougastel …ce sera la seule, prise pas des passants.
La traversée de Brest est vraiment pénible au milieu de la circulation et longer le port de commerce n’est pas très ludique !!!! C’était suffisamment stressant sur la montée du roc avec les camions et leurs chauffeurs aux semelles de plomb (ils roulent pied au plancher et prennent un malin plaisir à frôler les cyclos)!!!! Pointage et nouveau sandwich accompagné d’une banane. Je me traine du ravitaillement depuis le départ : faudrait attaquer les réserves, pas la peine de les rapporter à SQY.
Départ à 18h00, j’ai 5 heures d’avance sur les horaires maxi mais comme ça va pas aller en s’arrangeant, ‘’en route’’. Avant Landerneau , je suis à plus de 75km/h dans la descente et obligé de freiner car le revêtement est très dégradé( j’ai un peu la trouille de m’étaler à cette vitesse). De longues cotes et montée finale dans les nuages au Trévezel, puis éclaircie aussi rapide au sommet.
La nuit tombe …mes 2 feux rouges ne veulent plus fonctionner, certainement remplis d’eau (constaté au démontage au retour). Je retourne ma lampe de casque pour éclairer sur l’arrière jusqu’à Carhaix. 2 Américains m’accostent et me proposent de m’arrêter. ‘’ Wait a moment, I give you a spare’’. Aussitôt arrêté, il fouille dans sa sacoche de guidon, me dégotte un petit feu clignotant rouge à clipper, l’épingle à ma sacoche ar, remonte sur sa bicyclette en me laissant juste lui lancer un ‘’tank you’’.
22h00, Carhaix, je croise Raymond dans la cour du lycée ; il est prêt à repartir. Pause diner avec Jean Lou et Flo…Pates jambon (reste que ca, de tout façon) 1 coca, 2 cafés. Ils hésitent pour la pause’’someil’’ puis optent de tirer jusqu’à Saint Nicolas-du-Pélem où il y a un couchage. Je décide pour ma part de continuer encore, après avoir avalé un énorme bol de café allongé d’un peu de lait.
Vers 2h00, je reprends Raymond et nous allons rouler ensemble jusqu’à Loudéac. Ca fait du bien de rouler à 2, même si nous sommes assez occupés à suivre la route, sans marquage (lignes blanches) et 2 éclairages faiblards. Je reste au maximum devant lui car a réverbération de ses bandes réfléchissantes cousues sur ses sacoches me défoncent le ‘’ciboulot’’. Nous atteindrons Loudéac un peu avant 5 heures et vite une pause sommeil au relai AFB . Je trouve le sommeil plus difficilement que la veille. La fin de nuit me parait plus froide. Je me réveille et rendors plusieurs fois, le froid me tenaille. Pour compléter, une sinusite s'est bien installée.
Nouveau départ au petit jour après un café et quelques tartines. Je n’oublie pas de graisser la chaine qui en a bien besoin. La brume est bien présente mais ça ne durera pas. Enfin un peu de soleil. Le Dodo me dépasse à nouveau. Énième retrouvailles au pointage de Tinténiac. Pour changer, sandwich rillettes. Il ne faut pas trainer pour être à Villaines-la-Juhel avant la nuit.
Du coté de Dingé, possibilité de cueillir des cèpes. Ils ont poussé sur le bord de la petite route ( au raz des pâquerettes, ils se voient bien) mais pas le temps de flâner. Le soleil tape fort maintenant. Je me tire la bourre avec des Vd qui ressentent le vent légèrement défavorable. C’est vrai, ils ne sont plus fringants comme au 1er jour, même dans les bosses. J’arrive avec eux à Fougères. Repas avec Jean Lou et Flo. 5mn de sieste dans la pelouse. Je reprends la route en les laissant à la recherche de rayons pour leur roue ar.
Raymond qui est maintenant hors délai, ne veut pas m’accompagner. Il va le faire ‘’tranquillou’’. Passage au distributeur bancaire, en partant, pour quelques espèces. Les Vd contrent un vent latéral venant de gauche mais moi, je ne le sens pas !!! Ca m’inquiète. Comment peuvent-ils pencher sur la gauche s’il n’y a pas de vent et rouler droit ? Pas possible, le soleil ma tapé sur la courge !!! Je m’arrose la tete mais rien n’y fait. Maintenant, en penchant ma tête à droite le phénomène disparait. Inquitant.
Pause à Lavaré , toujours au même stand, mais il n’y a plus de madeleines. Je me contenterais du chocolat au lait. La focale ne veut plus se mettre au neutre…je suis obligé de pencher la tete de plus en plus longtemps pour tenter de rouler droit. Je commence à gamberger…en fait tout penche, la route, les maisons, les panneaux, l’horizon. Je me cale avec quelques Vd qui me servent de repère sur la chaussée. Le monastère à Lassay-les-Châteaux est difforme. Je verrais bien à Villaines-la-Juhel. J’y suis peu avant la nuit.
Je pointe mais oublie le livret sur le comptoir en remballant le matos dans la pochette zippée. Le contrôleur (1 voisin agenais), ayant remarqué mon cuissard du conseil général de la Haute Garonne, me retrouve rapidement.
Je fais une halte au contrôle médical pour une douleur persistante aux adducteurs. C’est le seul motif que je donne. Je ne signale pas ce pb de vision, de peur que le toubib ne conseille d’arrêter. Apres son petit examen général, petit tape sur l’épaule…’’c’est bon, tu vas finir’’. Massage vigoureux du kiné. Méme si c’est douloureux, ce sera bénéfique.
Cantine avec Spaghettis bolognaises et riz au lait. On nous porte même le plateau. Il y a un bruit infernal dans le réfectoire, bondé ; pas la peine de s’attarder. Le public est énorme, un speaker encourage tous les partants. Et c’est pas de trop, nous en avons tous bien besoin. Test de lumière, gilet, je ne clipse qu’une pédale tellement il y a de monde, de peur d’enfourcher un spectateur. Une longue nuit s’annonce, je crains avec ma vue. Les Vd ressemblent à des sapins de noël, tellement ils ont de feux arrières …2, 3 et même 4 avec d’innombrables bandes reflechissantes.Ca me fous le tournis. Je ralentis chaque fois pour qu’ils prennent une bonne cinquantaine de mètres. Je zigzague sur la route, me force à surveiller le rétro, essaye de prendre l’axe de la chaussée pour repèrer et garder un équilibre précaire. Plusieurs petites gamelles viendront couper ma progression. Pas de gros dommages, mais le bras bien pincé sous le siège, ça fait très mal. Un café offert par des spectateurs dans un village. J’oublie mon coupe vent interposé sous les fesses pour m’assoir au sol.
J’atteins Mamers vers 1h00. Le club cyclo local me propose le gite et couvert. La butée étant à 5h20 à Mortagne-au-Perche, pourquoi ne pas en profiter. 1 heure et quart de sommeil dans la salle des fêtes ou les piliers et boiserie font penser à ces vieux cinémas. Il fait bon et le lit m’accueille comme les bras de Morphée. Le grincement de la porte me fait ouvrir les yeux, c’est déjà pour moi ? Effectivement. La salle est maintenant bondée alors qu’il y avait pas mal de places, une heure plus tôt. Le très sympathique président m’a déjà préparé un grand café que je descends avec quelques biscuits. Sur ces derniers kilomètres, de nombreux participants s’étaient ‘’posés’’ là ou ils tombaient…mais maintenant, il y en a vraiment partout. Une Xantia noire à capoté dans le fossé d’en face. J’ai peur pour un cycliste mais non, personne autour. Nous repartons. 2 japonais s’étaient aussi arrêtés.
Mortagne-au-Perche en vue, je franchis le dernier raidillon sans vaciller alors que je l’avais imaginé à monter à pied, à l’aller. Contrairement à l’aller, c’est bien calme au remplissage des bidons. J’avale la dernière banane. Elle a eu le temps de murir. Pas plus de pause, je commence à avoir froid.
4h30, je repars avec un peu d’inquiétude. Plus qu’1h00 d’avance au pointage. Au lever du jour, dans le Perche, il fait 6°. Je m’arrête pour enfiler les jambières mais comme des chaussettes et rajoute le corsaire, encore humide pour protéger les genoux. Je les supporterais 3 bonnes heures. J’ôte l’ensemble un peu avant Dreux. Le soleil se lève, pleine poire, même avec les lunettes, c’est pénible. D’ailleurs, tout est pénible …
A l’entrée de Dreux, je frôle la gamelle à cause d’une fissure sur la route, ou la roue avant se loge. Pas de dégâts mais encore une bonne frayeur !!! Pointage rapide, toujours dans les temps, il me tarde d’en finir. Pour cette dernière étape, les délais sont bien plus grands. Rencontre avec Papy Volant, un acharné et convaincus du vélo couché, dans la montée de Gambais, en foret de Rambouillet. Je passe pour la 1ere fois le 22 dents à l’avant. Bonne pioche pour finir le ‘’tupet’’ et son passage à 15%. Un peu plus loin, comme je sens le gros coup de mou arriver, je sors de la sacoche, une boite de thon en salade. Le salé passe encore. Je rajoute une grosse gorgée de lait concentré en tube. C’est reparti, mais je pédale dans la choucroute. Plusieurs passages sur des pavés disjoints (ils sont là pour compléter le décor des ralentisseurs) manquent me désarçonner (nous ne sommes pourtant pas au Paris-Roubaix). C’est long tres long, ces dernières bornes…le panneau des 10….ces feux dans Saint Quentin qui n’en finissent pas. Dé-clipper les pédales devient un calvaire. Et je me les prends tous !!!!
Enfin le grand rond point de l’arrivée en vue, relâchement, quelques sanglots arrivent, je n’y croyais plus… le passage de la planche me désoriente (elle est la pour franchir le trottoir juste au niveau de la ligne), je déchausse. Les larmes reprennent sous les acclamations du public. Gérôme, collègue sur le forum, est là m’encourage même s’il m’appelle Bernard !!! Je passe le tapis magnétique pour l’entendre sonner une dernière fois la puce. Il me faut plusieurs minutes pour sécher les larmes. Marcel immortalise l’instant. Je me rends au pointage. Faut trouver la bonne file, rendre le carnet, récupérer la médaille. C’est dans la boite pour environ 80 heures. La tête bourdonne. Tout est toujours penché….il y a vraiment beaucoup de monde. Je n’ai qu’une hâte, regagner le camping, encore quelques km sur le vélo. Enfin le calme, il n’y a pas grand monde en traversant la base de loisirs. Je me couche aussitôt car les autres ne sont pas là et Pitchoun( un Lyonnais) est déjà reparti. Grosse sieste de 3h puis douche à l’eau froide, pas le choix. Bandicot arrive avec Mireille vers 17h. Nous partons aux courses alors que Mireille entame un roupillon !!! Raymond, Raymond n’est toujours pas arrivé ?nous demande-t-elle. Persuadée d’avoir déjà passé la nuit et d’être vendredi matin … Il arrivera avant la nuit, le Raymond. Rapide collation. Apres une bonne et longue nuit de sommeil, la vue reviendra d’aplomb. Nous regagnerons Toulouse dans la journée. Je conduirais sur les ¾ du parcours.
Pour résumer, ce que je reteindrais dans ce périple : Aller au bout du bout pour terminer…il faut terminer …il faut terminer…il faut terminer. L’accueil de la population tout au long du parcours. Une grosse organisation à la hauteur de l’évènement. La gentillesse de certains compétiteurs (et particulièrement les étrangers). Le relai AFB à Loudéac…tenu par quelques bénévoles que je ne connaissais autrement que par le forum.
Ce qui m’a déçu : le coté mercantile de l’épreuve, un repas de cantine scolaire, et encore moins car pas d’entrée…à + de 10 euros ….reste plus qu’à faire payer l’eau des bidons, les WC et l’usure de la chaussée…. Le danger de rouler sur certains ‘’grands axes’’ comme la montée de roc Trévezel sur une 3 voies et la traversée de Brest.